Après le cinglant 8-0 infligé vendredi dernier à la modeste nation du Nigeria (38e FIFA), les Bleues (5e FIFA) étaient attendues dans un tout autre registre ce lundi face à la 4e meilleure nation mondiale. C’est sous une pluie battante et devant 11058 supporters présents au Roazhon Park de Rennes que la France poursuit sa série de 18 matchs sans défaite à la maison.
Une entame de match mitigée.
Avec un 4-2-3-1 quasi similaire à celui mis en place contre les Super Falcons; Corinne Diacre opère trois changements. Sarah Bouhaddi supplée Karima Benameur dans les cages, Élise Bussaglia est alignée en milieu récupérateur à la place d’Aminata Diallo et Delphine Cascarino en ailière droit remplace Viviane Asseyi.
C’est donc avec 7 lyonnaises au coup d’envoi que les Bleues espéraient faire déjouer le 4-4-2 canadien.
Dès les premières secondes de jeu, le bloc haut français s’installe dans la moitié de terrain adverse. Le duo Amel Majri/Eugénie Le Sommer se met rapidement en évidence bien canalisé par une belle entrée en matière de la Parisienne Ashley Lawrence qui défend en avancant sur Le Sommer (5′). Une phase d’observation qui nous offre un jeu physique clairsemé par quelques déchets techniques dans les transmissions anhiilant toutes les attaques françaises.
Le salut arrive d’ailleurs sur un cafouillage dans la surface après une récupération haute de Gaëtane thiney côté gauche sur Lawrence qui transmet à Le Sommer qui en percussion centre et provoque une main de Diana Matheson à la suite d’une remise bien pensée de Delphine Cascarino côté droit. Plat du pied sécurité et contre pied, Eugénie Le Sommer transorme et donne l’avantage aux Bleues (10e).
Les Bleues se libèrent.
Cueillies dès la 10e minute de jeu, les Canadiennes plus à l’aise dans la conservation de balle que dans les attaques placées vont faire face à la montée en puissance française. Moins de touches de balle, combinaisons plus rapides, elles devront attendre la 20e minute avant de voir une première incursion, dans le camp bleu, venue d’une bonne déviation de Jessie Flemming au-dessus de la tête de Wendie Renard pour Matheson. Sarah Bouhaddi concentrée jailli sur le ballon devant la canadienne.
Avec une Élise Bussaglia précieuse dans l’entre jeu et expérimentée plus une charnière centrale sereine; les bleues mettent se créent des espaces. Notamment à la 28e lorsque Cascarino percutante parvient à centrer sur Valérie Gauvin qui en une touche voit la reprise de la tête de Le Sommer s’envoler au-dessus des cages de Stephanie Labbé (28e). La fin du premier round est moins fluide côté français qui baisse le rythme et voit les Canadiennes tirer pour la première fois hors cadre par l’intermédiaire de Christine Sinclair (38′). 1-0 a la pause.
Une deuxième mi-temps maitrisée.
Le pressing tricolore reprend dès la reprise. Les Bleues alternent jeu court, jeu long avec une Griedge Mbock à la manette pour lancer les attaques en profondeur et défensivement excellente comme sur son intervention de la tête après un coup franc concédé par Marion Torrent sur Schmidt (54e). Une Marion Torrent qui n’aura jamais réussi à apporter offensivement et qui semble manquer cruellement de coffre pour alterner attaque/défense sur 90 minutes. Les combinaisons en une touche et les dédoublements entre Majri/Le Sommer/Thiney régalent. C’est donc après un service d’Eugénie et un crochet imparable d’Amel Majri sur Scott que la France obtient le deuxième penalty de la soirée (77′). Le but du break mal négocié par la capitaine Amandine Henry qui voit Stephanie Labée jouer le rempart.
Un fait de jeu qui n’ébranle pas le collectif bleu qui sérieux et défensivement imperméable n’aura jamais vraiment été mis en difficulté par le Canada, incapable de se projeter vers l’avant pour inquiéter Sarah Bouhaddi.
Si les entrées de Viviane Asseyi, Ouleyemata Sarr et Charlotte Bilbaut en lieu et place de Delphine Cascarino, Valérie Gauvin et Gaëtane Thiney n’auront rien apporté de plus, La France nous aura offert un beau combat et une victoire amplement méritée.
Une éclaircie rassurante dans le gigantesque chantier entamé par Corinne Diacre depuis son arrivée en septembre dernier. Si énormément de travail reste encore à abattre notamment sur ce côté droit encore bien fébrile, on sait d’ores et déjà que les fondations sont là. Rendez-vous à la rentrée prochaine pour vibrer de plus belle sous le maillot tricolore 🇫🇷