Lundi dans L’Equipe et mercredi sur le site de la FFF, Jean-Michel Aulas, président de la Commission du football féminin de haut niveau, a exprimé ses envies pour le football féminin français et plusieurs changements devraient être opérés dans les mois et années à venir.
La refonte des championnats et professionnalisation
Le président de l’Olympique Lyonnais a entendu l’appel de plusieurs de ses joueuses, dont celui d’Ada Hegerberg qui dénonçait le retard qu’a pris la France concernant le développement du football féminin, et semble avoir mis un coup d’accélérateur pour pouvoir proposer un championnat qui répond aux exigences du haut niveau. Dès la saison prochaine, la D2 deviendra une poule unique à 12 équipes pour pouvoir avoir un niveau plus relevé. Cette refonte comprend aussi la réintroduction de la D3. Elle sera composée de 24 équipes divisées en 2 poules et «avec une innovation demandée depuis longtemps. Les équipes des centres de formation des clubs évoluant dans l’élite pourront y accéder». Ces changements dans le système des championnats vont s’accompagner de plusieurs réformes pour pouvoir tendre vers la professionnalisation du football féminin en France. Le président de la Commission du football féminin de haut niveau souhaite que la Ligue professionnelle soit en place au 1er juillet pour la saison 2023-2024. Elle serait d’abord sous le giron de la FFF avant de probablement avoir son propre fonctionnement.
Les nouvelles licences et droit TV
Pour pouvoir proposer des solutions vers le professionnalisme, la FFF a effectué un travail de fond sur les clubs de l’élite. Selon Jean-Michel Aulas : « Cela a nécessité de la part de la DTN mais aussi de divers services au sein de la FFF, comme la direction médicale, un audit extrêmement précis de tous les clubs de D1 et D2 afin d’identifier un certain nombre de forces mais également de faiblesses sur le plan des infrastructures, de l’encadrement technique et médical comme la préparation physique ou la kinésithérapie. » L’audit a permis « d’identifier ceux qui veulent vraiment investir dans le football féminin« . Ainsi, la FFF a décidé de mettre en place trois licences dès la rentrée pour que les clubs répondent aux exigences du haut niveau. Aulas explique qu’il y aura « trois niveaux de licences vont être mises en place dès la rentrée. La licence supérieure dite Élite permet d’avoir en son sein un centre de formation avec des caractéristiques moins lourdes que chez les garçons mais d’une certaine exigence de manière à faire en sorte que la technicité soit pertinente. Deuxième niveau : la licence Excellence qui permettra d’évoluer en D1 Arkema sans centre de formation. Et pour accéder à la D2, la licence Access qui signifie accession vers le professionnalisme et sera d’un niveau inférieur. Ces licences vont permettre d’autoriser ou non la participation des clubs et l’obtention des aides financières définies par le niveau hiérarchique de la compétition. Si un club n’a pas les infrastructures qui permettent d’évoluer et d’avoir cette licence, il ne pourra pas recevoir de droits TV ou de subventions affectées à ce niveau-là. » La mise en place de ces licences permet aussi d’intéresser plus de diffuseurs. Le contrat TV de Canal + se termine à la fin de la saison et le président lyonnais a pris la responsabilité du nouvel appel d’offres des droits télé de la D1 Arkema. Il propose plusieurs changements dans les années à venir pour rendre le championnat attractif : « Nous comptons profiter de l’appel d’offres des droits TV pour intéresser les diffuseurs, en apportant un certain nombre d’aménagements au championnat. On parle par exemple de play-offs, de matches diffusés en clair afin de valoriser la D1 Arkema. «
L’arrivée des centres de formation
L’un des changements les plus importants qui va intervenir sur le football féminin français, c’est l’arrivée des centres de formations dès juillet 2023. Avec l’accord du ministère des Sports, les clubs de D1 Arkéma vont pouvoir se doter de ces centres. Six des douze clubs de D1 ont déjà fait la demande pour pouvoir lancer leur académie et les premiers centres vont être actifs dès le 1er juillet 2023. Ces clubs « disposeront donc de leur propre structure de formation permettant à ceux qui seront dans la situation d’être élus sportivement de pouvoir jouer dans la future D3« . Enfin, « Le schéma souhaité par la Fédération, c’est faire en sorte que là où il y aura un certain nombre de centres de clubs, les Pôles Espoirs féminins, gérés par la FFF, évolueront vers de la préformation de manière à ce qu’on ait cette architecture complète de préformation puis formation dans le parcours de la joueuse.«
La Commission du football féminin de haut niveau semble avoir avancé sur beaucoup de sujets. Si tous les points évoqués par Jean-Michel Aulas sont actés alors le football féminin français aura l’occasion de combler son retard et permettre à ses clubs de continuer à briller en Ligue des Championnes.