Ce vendredi 7 juin 2019 sonnait le coup d’envoi de la huitième Coupe du Monde féminine de l’Histoire. La France pays hôte pour la première fois recevait, au Parc des Princes, la Corée du Sud pour la troisième fois dans un Mondial. Et pour la troisième fois après 2015 (3-0) et 2003 (1-0), les Bleues ont remporté la bataille.
Alors que très peu de changements étaient à prévoir, après trois semaines d’inquiétudes, le XI de départ établi par Corinne Diacre rassurait les Français. Eugénie Le Sommer, Amel Majri et la capitaine Amandine Henry absentes lors des deux derniers amicaux pour gènes musculaires étaient bien alignées au coup d’envoi. Griedge Mbock victime d’une légère entorse du genou gauche et annoncée potentiellement out pour un délai indéfini, se présentait avec surprise à côté de Wendie Renard dans la charnière centrale. Kadidiatou Diani en confiance avec trois buts inscrits dans ses deux derniers matchs prenait la pointe de l’attaque en remplacement de Valérie Gauvin sanctionnée par la sélectionneure. Arrivée absente lors de deux entrainements cette semaine, la sanction a été immédiate pour la numéro 13 qui a débuté son premier mondial sur le banc malgré son statut indispensable pour Diacre. La rigueur est bel est bien le mot d’ordre pour la coach qui vise le titre.

Dès l’entame du match, les Bleues prennent la mesure de l’évènement et vont assiéger le camp adverse. Face au 4-3-3 Sud-Coréen, Henry ouvre les premières hostilités d’un enroulé non cadré dès la 2ème minutes. Trois minutes plus tard, Kadidiatou Diani, trop courte, ne peut réceptionner le centre de Marion Torrent venu couloir droit. À la 7ème Le Sommer s’offre un premier tir mais trop écrasé pour inquiéter Kim Minjung. Un faux pas qu’elle va mettre peu de temps à faire oublier. À la suite d’une récupération dans les pieds de Lee, Amandine Henry sert au point de penalty Le Sommer qui offre à tous les supporters le premier but de ce Mondial en France. 10ème minute de jeu, reprise-barre rentrante et de 1 pour l’Équipe de France. Alors que le Parc exulte et que des tentatives de OLA émergent, les Bleues qui semblent avoir mis de côté le stress, profitent et déroulent. Le binôme Delphine Cascarino et Torrent est en harmonie telle que pour une rare fois le jeu des Bleues penche un peu plus à droite qu’à gauche. Un retour rugueux de Mbock sur une ouverture dans son dos (16ème), le crochet plein d’assurance de Renard pour éliminer son vis-à-vis (17ème) sont autant de signaux positifs sur l’état d’esprit des tricolores. La gagne et le plaisir !
Alors que la Corée profite de certains manques techniques français pour reprendre des couleurs, une retournée acrobatique non concluante de Griedge Mbock fait frissonner tout le stade (23ème). Si les pertes de balles tricolores à l’instar de celle d’Élise Bussaglia (23ème) ne sont pas préjudiciables, la moindre errance Coréenne amène le danger. Car Henry encore incertaine il y a quelques jours, contrôle son milieu de terrain d’un pied de maitre et gratte des ballons. La France qui a trouvé son rythme va à nouveau faire rompre la défense blanche. Sur un ballon envoyé au second poteau par Le Sommer, Wendie Renard remise de la tête sur Mbock placée au premier poteau. Sans se poser de questions sa reprise de volée sublime finit au fond (27ème). Alors que joueuses, staff et supporters sont en extase, l’arbitre qui a été interpellée par la VAR annule le but pour hors-jeu. Griedge devient la première joueuse de l’Histoire à se voir refuser un but par la VAR au foot féminin. 7 minutes plus tard, le corner gagné par Torrent et bien botté par Thiney, est parfaitement négocié par Wendie Renard. Alors qu’elle prend le dessus sur Hwang, sa tête piquée ne laisse aucune chance à Minjung. Le break est fait, 2-0 pour la France. Alors que tout le stade scande Wendie-Wendie, il en fallait peu pour la chauffer. 10 minutes plus tard, bis repetita. Majri se charge cette fois du corner, trouve la tête de Wendie Renard pour le but du 1 et 2 et 3 Zéro ! L’arbitre met fin au premier acte sur cette action.

À la reprise, alors que la France repart sur le même rythme, la Corée gagne en rigueur tactique. Diani peu en vue face aux buts, s’essaye à ce qu’elle sait faire de mieux : la percussion mais la Hwang veille (57ème). Jang pose un bon tacle pour couper la tentative d’une-deux entre Cascarino et Thiney (60ème). Kim à l’affût, repousse le centre de Torrent qui se dirigeait dangereusement sur Le Sommer (61ème). Kim une nouvelle fois remporte son duel face à Le Sommer (62ème) puis annihile la combinaison entre Le Sommer et Majri (65ème). 5 minutes plus tard Corinne Diacre opère ses premiers changements. Valérie Gauvin entre à la place de Cascarino et se positionne dans l’axe, zone laissée libre par Diani qui a décalé couloir droit. À la 74ème, la latérale gauche Amel Majri sort pour Ève Perisset poste pour poste. Alors qu’un 3-0 se profile, capitaine Henry va nous sortir sa spéciale : grosse frappe en force imparable et droit au but. Un bijou qu’elle célébrera avec le banc et toute l’équipe ! La Corée du Sud n’y est vraiment pas. Avec 61% de possession de balle, 533 passes réussies sur 610 tentées et 4 buts pour 8 tirs cadrés, la France s’impose avec brio et avec la manière sans avoir eu à y laisser des plumes.